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Une nouvelle évaluation fédérale révèle des lacunes dans la protection des espèces en péril par les provinces et territoires

3 juillet, 2019
Une nouvelle évaluation fédérale révèle des lacunes dans la protection des espèces en péril par les provinces et territoires

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Communiqué de presse

Ottawa, le 3 juillet 2019 – Une nouvelle évaluation fédérale révèle que les provinces et territoires ont failli à leurs responsabilités quant à la protection de l’habitat essentiel des espèces menacées et en voie de disparition au Canada.

L’évaluation passe en revue l’ensemble des lois provinciales et territoriales de toutes les provinces et territoires ayant une incidence sur les habitats de plus de 200 espèces fauniques et floristiques menacées ou en voie de disparition pour lesquelles l’habitat essentiel a été identifié. L’analyse révèle qu’un certain nombre de dispositions auraient pu être utilisées pour protéger l’habitat essentiel, mais que leur niveau de protection ne peut être considéré comme similaire à celui accordé par la Loi sur les espèces en péril (LEP) sur les terres fédérales.

« Ce que nous constatons aujourd’hui, c’est qu’il existe encore des failles importantes au Canada pour protéger les habitats essentiels de nos espèces en péril », déclare Florence Daviet, directrice nationale du programme forêts à la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP).

L’évaluation ne considère pas non plus dans quelle mesure les outils provinciaux existants sont utilisés, le cas échéant, pour protéger des parties de l’habitat essentiel, laissant le sentiment au lecteur que l’habitat des espèces en péril n’est généralement pas protégé au Canada. La perte d’habitat est la principale raison pour laquelle les espèces deviennent menacées ou en voie de disparition. L’habitat essentiel d’une espèce est désigné sur la base de critères scientifiques et constitue l’élément clé de sa survie et de son rétablissement.

« C’est un rapport initial », mentionne Mme Daviet. « Il faudrait plus de travail sur le terrain pour bien évaluer la situation. » Il s’agit de la première évaluation effectuée par le gouvernement fédéral et, malgré les mauvaises nouvelles concernant les espèces menacées et en voie de disparition, l’évaluation en soi constitue un important pas en avant pour la protection des espèces en péril au Canada.

En 1996, les provinces et les territoires ont reconnu l’importance de la protection des habitats et ont convenu de mettre en place des lois afin de protéger les espèces en péril sur leurs territoires, laissant le gouvernement fédéral agir en terres fédérales et comme appui dans les situations d’urgence seulement.

« La transparence est vitale. À l’heure actuelle, personne ne peut prétendre que tout va bien au Canada. Les provinces et territoires ont failli à leurs tâches; il est temps de prendre au sérieux la protection des espèces », mentionne Mme Daviet. Ce document est le premier d’une série de rapports biannuels qui continueront de suivre les habitats essentiels non protégés et les mesures prises pour les protéger.

« Le meilleur scénario serait de pouvoir constater à tous les six mois un engagement croissant des provinces et territoires pour la protection et des mesures concrètes mises en place pour combler ces lacunes jusqu’à ce que nous ayons protégé tous les habitats de ces plantes et de ces animaux », ajoute-t-elle. « Cependant, le rapport actuel reste vague quant aux actions futures à prendre laissant le lecteur songeur sur le temps qui s’écoulera avant qu’un habitat soit réellement protégé. »

Au cours des dernières années, un nombre grandissant de municipalités, de communautés autochtones et d’individus qui se sont tournés vers le gouvernement fédéral pour obtenir de l’aide. « Ils s’inquiètent pour la diversité de la faune et la flore présente dans leurs communautés et veulent des mesures légales solides pour protéger les milieux naturels et les espèces qui les entourent. Les lois provinciales ne font pas le travail, ils doivent donc se tourner vers le gouvernement fédéral et la LEP », déclare Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.

En réponse aux préoccupations croissantes des Canadiens pour la protection de la nature, le gouvernement fédéral a réalisé un investissement considérable pour la protection des espèces en péril au Canada, en s’engageant à effectuer cette évaluation et par l’intermédiaire du Fonds pour la nature, grâce auquel 200 millions de dollars ont été alloués aux provinces et territoires afin de mettre en place des mesures de protection de l’habitat dans leur juridiction. Mais la tâche est énorme et urgente.

La SNAP s’engage à soutenir la protection de l’habitat essentiel des espèces en péril au Canada et à contribuer à l’amélioration du processus d’analyse et de publication des mesures de protection.

Contexte historique :

En mai 2018, la SNAP et la ministre fédérale de l’Environnement sont parvenus à un accord sur la nécessité d’élaborer et de publier ces évaluations sur l’état de la protection de l’habitat essentiel. Dans un communiqué de presse conjoint, le gouvernement a annoncé son intention de publier son premier rapport complet en juin 2019

« Ce que nous constatons aujourd’hui, c’est qu’il existe encore des failles importantes au Canada pour protéger les habitats essentiels de nos espèces en péril »

Florence Daviet, directrice nationale du programme forêts à la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP).

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Information

Jennifer Scott
Responsable nationale des communications, Société pour la nature et les parcs (SNAP)
613-569-7226 #234
jscott@cpaws.org

Charlène Daubenfeld
Responsable des communications, SNAP Québec
Bureau : 514-278-7627 #221
Cell : 514-378-3880
communications@snapquebec.org