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Communiqué de presse
Québec et Montréal, le 16 mars 2018 – « L’annonce d’un investissement de 14 millions $ pour la recherche agroenvironnementale et pour la restauration progressive des habitats de la perchaude dans la plaine inondable du lac Saint-Pierre est une excellente nouvelle », selon Nature Québec, la Fondation David Suzuki, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et la Fondation Rivières.
Du même souffle, ces organismes invitent Québec à s’attaquer plus fermement aux graves problématiques de pollution agricole et de perte d’habitats dans le lac Saint-Pierre par la mise en place d’importantes mesures d’assainissement ciblant directement les sources de pollution agricole et urbaine.
La perchaude est l’une des espèces les plus fortement menacées par la dégradation avancée des écosystèmes du lac Saint-Pierre, un élargissement du Saint-Laurent situé entre Sorel-Tracy et Trois-Rivières. Autrefois si nombreuse, la perchaude faisait l’objet d’une pêche commerciale et sportive, en hiver comme en été, et elle était même le centre d’attraction d’un fameux festival.
« La perchaude est comme le canari dans la mine, dont la mort avertissait les mineurs de charbon d’un grave danger d’explosion. Son déclin radical devrait agir comme une lumière rouge qui nous indique l’état de dévastation des milieux aquatiques dans la plaine du Saint-Laurent et nous forcer à encore plus d’actions », selon Pierre Dumont, spécialiste des milieux aquatiques à Nature Québec.
La détérioration de la qualité de l’eau du lac Saint-Pierre et de ses habitats aquatiques provient majoritairement des apports excessifs de pesticides et de nutriments provenant des cours d’eau des rives sud et nord. Globalement, la portion prédominante (68 %) du phosphore mesuré dans les tributaires du lac provient de l’agriculture, alors que 22 % provient des effluents municipaux traités.
« Québec a annoncé récemment des mesures pour mieux contrôler les pesticides. Mais il faudra s’assurer de l’indépendance des intervenants et de la recherche pour éviter une surprescription de pesticides en milieu agricole. Mieux encore, il faut adopter des mesures pour améliorer les pratiques agricoles en réduisant ou éliminant les apports de pesticides et de fertilisants », selon Louise Hénault-Éthier, spécialiste de la question à la Fondation David Suzuki.
La plaine inondable du lac est dominée depuis plus de 20 ans par des cultures annuelles de maïs et de soya. Les pertes d’habitat de reproduction pour le poisson occasionnées par le développement de ces grandes cultures sont estimées à 5 000 hectares. Ces pratiques qui perturbent le couvert végétal du sol, impliquent une forte utilisation de pesticides et de fertilisants et vont à l’encontre de la réglementation en vigueur.
Le lac Saint-Pierre est reconnu depuis longtemps au niveau international selon la Convention de Ramsar (1998) et comme Réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO (2001), notamment en raison de la richesse et l’importance de ses milieux humides.
« Le lac Saint-Pierre est un écosystème extraordinaire qui abrite des trésors de biodiversité, dont le chevalier cuivré. Municipalités, agriculteurs, pêcheurs, plaisanciers et gouvernements, nous avons collectivement une inéluctable responsabilité de protéger les herbiers naturels et autres écosystèmes nécessaires à son rétablissement », estime Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.
« Les efforts d’assainissement doivent notamment se poursuivre aux installations municipales d’assainissement longeant le fleuve et les principales rivières affluentes – Richelieu, Yamaska, Bécancour, Bayonne et Maskinongé – afin d’y réduire les rejets en phosphore », souligne pour sa part Alain Saladzius, ingénieur et président de la Fondation Rivières, qui évalue la performance des installations de chaque bassin versant.
Pour les quatre organisations, l’annonce d’aujourd’hui est la première pierre posée d’un vaste chantier de réhabilitation du lac Saint-Pierre qui devra être guidé par un véritable plan d’assainissement de la plaine du Saint-Laurent, tant en milieu agricole que urbain.
« Le lac Saint-Pierre est un écosystème extraordinaire qui abrite des trésors de biodiversité, dont le chevalier cuivré. Municipalités, agriculteurs, pêcheurs, plaisanciers et gouvernements, nous avons collectivement une inéluctable responsabilité de protéger les herbiers naturels et autres écosystèmes nécessaires à son rétablissement »
Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.
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Information
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Responsable des communications, SNAP Québec
Bureau : 514-278-7627 #221
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Gabriel Marquis,
Responsable des communications, Nature Québec
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Gabriel.Marquis@naturequebec.org
Louise Hénault-Ethier,
Chef des projets scientifiques, Fondation David Suzuki
Bureau: 514-871-4932 ext. 1454
Cellulaire: 514-713-6839
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Alain Saladzius, FIC, ing.,
Président, Fondation Rivières
514 924-2013
presidence@fondationrivieres.org