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Communiqué de presse
Montréal, le 21 décembre 2018 – La ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a rendu public aujourd’hui le rapport du Bureau d’audience publique en environnement (BAPE) concernant une possible modification de statut d’une partie de la réserve écologique de l’Île-Brion afin d’y permettre la chasse au phoque gris.
Créée en 1988 aux Îles-de-la-Madeleine, cette aire protégée devait être un lieu voué à la protection de ces milieux fragiles, à la recherche ainsi qu’à l’éducation relative à l’environnement, mais elle a pratiquement été abandonnée par le gouvernement du Québec depuis quelques années. Une importante colonie de phoques gris a aussi récemment élu domicile sur ses plages.
La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) note la prudence des commissaires face à une situation très complexe : « Au regard du principe de précaution dans une perspective de développement durable, la commission d’enquête estime que la décision de modifier les limites de la réserve écologique de l’Île-Brion doit être fondée sur la démonstration que sa biodiversité est menacée et doit être établie sur la base de données scientifiques rigoureuses » (Rapport 346, BAPE).
La SNAP Québec salue le fait que les commissaires recommandent la tenue d’études sur l’Île Brion mais déplore que cette recommandation tienne très peu compte de son contexte social. « Les aires protégées font partie intégrante de systèmes socio-écologiques plus larges, et leur gouvernance doit prendre en compte cette réalité afin même d’atteindre leurs objectifs de conservation. L’Île Brion représente un cas typique où une approche trop stricte de conservation et le manque de financement alloué à sa gestion mènent à une dégradation du milieu et une exploitation non-contrôlée des ressources », déclare Véronique Bussières, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.
Selon Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec, « À la lumière des connaissances disponibles, le principe de précaution appelle à une action rapide à l’Île Brion. La résolution du dossier permettra aussi d’entamer une réflexion régionale pour la mise en valeur des autres aires protégées aux Îles-de-la-Madeleine et la reprise des discussions à propos d’une éventuelle grande aire marine protégée ».
La SNAP Québec encourage les gouvernements du Québec et du Canada, en collaboration avec la communauté des Îles-de-la-Madeleine, à mettre en oeuvre dans les plus brefs délais un programme de recherche afin d’étudier les effets d’une chasse au phoque gris contrôlée sur l’Île Brion. En outre, la SNAP Québec espère que le présent gouvernement reconduira les investissements majeurs pour la recherche, le programme éducatif et la mise en valeur de la réserve écologique de l’Île-Brion annoncés par le gouvernement précédent en août 2018.
« L’Île Brion représente un cas typique où une approche trop stricte de conservation et le manque de financement alloué à sa gestion mènent à une dégradation du milieu et une exploitation non-contrôlée des ressources »
Véronique Bussières, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.
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Information
Charlène Daubenfeld
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