Communiqué de presse
Montréal, le 6 mars 2019 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) se réjouit de l’annonce officielle de la création de l’aire marine protégée (AMP) du Banc-des-Américains en Gaspésie, résultat de plusieurs années de consultation et de concertation entre divers acteurs. Il s’agit de la toute première zone de protection marine (ZPM) mise en place au Québec en vertu de la Loi sur les océans du Canada.
Une zone d’importance écologique et biologique
Située au large de la péninsule gaspésienne et vaste de 1 000 km2, l’aire marine protégée du Banc-des-Américains vise à favoriser la protection d’un habitat marin exceptionnel et fragile qui abrite une riche biodiversité, notamment certaines espèces en péril telles que la tortue luth et la baleine noire de l’Atlantique.
La zone est en effet fréquentée par de nombreuses espèces d’oiseaux aquatiques, de mammifères marins et de poissons comme le rorqual bleu et le loup atlantique. Le Banc-des-Américains offre également un important potentiel comme refuge pour plusieurs populations de poissons d’intérêt économique, incluant le stock de morues du sud du golfe.
La réglementation inclut des restrictions importantes sur la pêche aux poissons fourrage, servant de proie aux espèces carnassières, ce qui devrait aider au rétablissement des espèces en péril qui fréquentent l’AMP.
Une annonce encourageante pour l’atteinte des cibles de conservation
Avec cette nouvelle aire marine protégée, le Québec passe à 1,9 % de son territoire marin protégé et fait un premier pas vers la création d’un réseau intégré et représentatif d’aires marines protégées dans la région de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent.
« Avec une entente de collaboration Canada-Québec sur les aires marines protégées maintenant signée et plusieurs beaux projets en plan, nous sommes confiants de voir le Québec et le Canada respecter leurs engagements d’ici la fin de 2020 », indique Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec. « À quelques mois de l’échéancier, nous invitons les gouvernements à mettre à contribution les organismes du milieu et à créer les conditions nécessaires à la collaboration. »
Bien qu’il reste encore du chemin à parcourir en vue d’atteindre la cible internationale de 10 % d’aires marines protégées d’ici 2020, cette annonce envoie un signal très positif quant à la détermination des gouvernements à respecter leurs engagements et à mettre en place un réseau d’aires marines protégées efficaces.
Le Saint-Laurent toujours menacé par les activités pétrolières
L’aire marine protégée du Banc-des-Américains devient le seul endroit, à travers la totalité du golfe du Saint-Laurent, à interdire de façon permanente toute activité pétrolière et gazière. Alors que les activités industrielles présentent de nombreux risques pour la santé des écosystèmes marins, le Saint-Laurent reste encore menacé.
« L’aire marine protégée du Banc-des-Américains interdira, à l’intérieur de son périmètre, toute activité d’exploration ou d’exploitation pétrolière et gazière. Cette bonne nouvelle ne doit pas nous faire oublier qu’une licence d’exploration est toujours en vigueur sur le site de Old Harry, non loin des îles de la Madeleine, et pourrait éventuellement mettre en danger l’intégrité du golfe du Saint-Laurent. Seul un moratoire complet des activités pétrolières et gazières sur l’ensemble du golfe pourrait assurer à long terme sa protection », affirme Sylvain Archambault, biologiste à la SNAP Québec et porte-parole de la Coalition Saint-Laurent.
« Seul un moratoire complet des activités pétrolières et gazières sur l’ensemble du golfe pourrait assurer à long terme sa protection. »
Sylvain Archambault, biologiste à la SNAP Québec et porte-parole de la Coalition Saint-Laurent.
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