SNAP Québec

Une Loi moderne pour faire face aux défis de demain

Communiqué de presse

Montréal, le 10 février 2021  La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) accueille favorablement la nouvelle Loi sur la conservation du patrimoine naturel, adoptée aujourd’hui par l’Assemblée nationale. La Loi révisée dote le Québec de nouveaux outils qui, s’ils sont utilisés de façon adéquate, ont le potentiel de permettre une conservation de la nature plus efficace et plus inclusive au Québec.

Des progrès dans la conformité avec les standards internationaux

« Plusieurs amendements ont été apportés au projet de loi initial afin de garantir le respect des normes internationales », commente Alice de Swarte, directrice principale à la SNAP Québec. Il est notamment précisé que les catégories d’aires protégées et les autres mesures de conservation efficaces doivent s’interpréter en conformité avec les lignes directrices de l’Union internationale de la conservation de la nature. Or, ces dernières sont claires quant au fait que les activités industrielles n’ont pas leur place dans les zones dédiées à la conservation.

Malgré cela, la SNAP Québec déplore que la Loi ne précise pas les activités interdites au sein des aires protégées d’utilisation durable, comme elle le fait pourtant pour toutes les autres catégories. L’organisation demeurera mobilisée pour l’élaboration des règlements afin de fermer définitivement la porte aux activités industrielles au sein de toutes les aires de conservation.

Avec la mise en place des territoires de conservation nordique, la SNAP Québec est satisfaite de voir que la Loi réaffirme l’engagement énoncé dans la Loi sur la Société du Plan Nord de mettre 50 % du territoire nordique à l’abri des activités industrielles. « Nous maintenons que ces territoires devraient être comptabilisés au registre des autres mesures de conservation efficaces afin de garantir leur reconnaissance à l’international », affirme Alice de Swarte.

Un nouveau rapport de force pour la protection de l’environnement

Il était urgent d’assurer une meilleure efficacité de l’action gouvernementale pour la poursuite des efforts de conservation dans la prochaine décennie. En effet, rappelons que malgré les nombreux efforts déployés en 2020 pour atteindre 17 % de protection des milieux terrestres, une majorité des aires protégées candidates proposées par le ministère de l’Environnement ont été bloquées à l’étape des consultations interministérielles.

Avec la nouvelle Loi, le Québec se dote d’une disposition permettant de mettre en réserve des territoires en vue d’y constituer des aires protégées, faisant ainsi contrepoids aux autres usages promus par d’autres ministères.

« La nouvelle disposition de mise en réserve de territoire est l’équivalent d’un véritable claim Nature », se réjouit Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec. « Avec cet ajout et les nouveaux outils de conservation adoptés, le Québec se donne les moyens de ses ambitions pour atteindre l’objectif de 30 % de protection du territoire d’ici 2030. »

Un nouveau statut d’aire protégée d’initiative autochtone

La SNAP Québec est heureuse de constater l’ajout du statut d’aire protégée d’initiative autochtone, tel qu’il avait été suggéré par plusieurs intervenants lors des consultations du projet de loi.  « Avec cette nouvelle mesure, le Québec emboite enfin le pas à la mouvance internationale pour la reconnaissance des aires protégées autochtones et leur contribution à la sauvegarde autant de la biodiversité que du patrimoine culturel autochtone qui y est lié », souligne Véronique Bussières, responsable de la conservation bioculturelle à la SNAP Québec.

La SNAP Québec invite par ailleurs le ministre de l’Environnement à travailler de concert avec les communautés autochtones afin de mettre en œuvre ce nouveau statut, et ce notamment à travers des projets pilotes tels que le celui déposé par la Première Nation innue de Pessamit pour la protection du Pipmuakan, le projet Pakatakan pour la protection de sites naturels sacrés promu par le groupe innu Uapashkuss et le projet de protection de la rivière Magpie porté par la Première Nation innue d’Ekuanitshit.

De nombreux défis attendent le gouvernement, notamment d’augmenter significativement la protection dans le Sud du Québec et d’offrir une meilleure équité aux Québécois dans la création des nouvelles aires protégées.

« Avec cette nouvelle mesure, le Québec emboite enfin le pas à la mouvance internationale pour la reconnaissance des aires protégées autochtones et leur contribution à la sauvegarde autant de la biodiversité que du patrimoine culturel autochtone qui y est lié. »

Véronique Bussières, responsable de la conservation bioculturelle à la SNAP Québec.

– 30 –

Contacts : 

Charlène Daubenfeld
Responsable des communications
SNAP Québec
Cell : 514-378-3880
communications@snapquebec.org