SNAP Québec

Sortie de crise : La SNAP Québec propose un Sommet extraordinaire sur la biodiversité

Communiqué de presse

Montréal, le 14 juillet 2016 – Rainette faux-grillon, béluga, Forêt des Hirondelles, Anticosti, caribou forestier, projet de loi sur les hydrocarbures, retard dans la mise en place du réseau d’aires protégées et autres, l’actualité environnementale est riche de malheureux exemples d’incohérences qui ébranlent la confiance du public envers nos institutions gouvernementales.

Cette situation est à la fois dommageable pour l’environnement et pour l’économie, créée de l’incertitude et retarde plusieurs projets de conservation ou de développement. Si le Québec a démontré dans plusieurs dossiers qu’il pouvait agir comme leadeur en environnement, nous sommes très loin du compte en ce qui a trait à la protection de la biodiversité.

La Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) invite le gouvernement du Québec à organiser à l’automne 2016 un Sommet extraordinaire sur la biodiversité dans lequel trois grandes questions seraient minimalement abordées, soit celles de la gouvernance environnementale, de l’indépendance scientifique et de la transparence, de même qu’un rééquilibrage entre protection et développement.

La gouvernance environnementale
Plus que tout autre dossier d’actualité, celui de l’île d’Anticosti a mis en lumière le caractère conflictuel d’un état qui est partenaire financier d’un projet économique risqué pour l’environnement, mais également responsable de l’émission des certificats d’autorisation nécessaires pour le réaliser. Nous suggérons au gouvernement du Québec d’examiner durant ce sommet la possibilité de créer une agence de protection de l’environnement indépendante similaire à l’EPA aux États-Unis. D’autres modèles sont également possibles comme celui d’une société d’état telle la Sépaq qui a permis au Québec de faire progresser de façon substantielle la protection et la mise en valeur de nos parcs nationaux grâce à une organisation flexible et agile, capable d’attirer en son sein des professionnels passionnés.

L’indépendance scientifique et la transparence

Le Québec peut compter sur un large réseau de scientifiques qualifiés travaillant au sein d’organisations publiques ou privées ou comme consultants. Ils sont pour la majorité le fruit d’investissements passés dans notre système d’éducation. Le gouvernement du Québec a donc accès à un immense savoir pour l’aider dans sa prise de décision. L’examen des dossiers de la rainette faux-grillon et du béluga notamment, indique que les avis scientifiques n’ont pas circulés librement et que dans certains cas, leur contenu a fait l’objet de pressions. La SNAP Québec enjoint les autorités gouvernementales à examiner lors du sommet sur la biodiversité les démarches nécessaires pour mettre en place un ordre professionnel des biologistes et spécialistes en conservation similaire à celui établi en Alberta. Ce serait également l’occasion de créer un registre où l’information scientifique générée lors d’évaluation serait déposée et rendue accessible.

L’équilibre protection-développement.

Un vaste chantier de modernisation des lois environnementales et d’affectation de territoire doit s’amorcer avec le sommet proposé. Les différents enjeux d’actualité environnementale illustrent chacun à leur façon la faiblesse des outils dont dispose le gouvernement du Québec pour protéger ses espèces menacées ou vulnérables, consolider son réseau d’aires protégées ou tout simplement dire non lorsqu’il est évident qu’un projet n’a aucun sens tant d’un point de vue économique qu’environnemental.

D’autre part, c’est à l’avantage de toute la société d’assurer que ceux et celles qui travaillent à protéger notre environnement et notre biodiversité puissent disposer d’un minimum de ressources pour éclairer et guider adéquatement les initiatives de développement économiques. Un rééquilibrage est nécessaire pour éviter des situations de Far West environnemental qui desservent l’intérêt général et mènent à la confrontation. Le déséquilibre est frappant lorsque l’on observe la part du budget annuel que le gouvernement du Québec consacre à son ministère de l’environnement, 25 cents par billet de cent dollars, un quart de un pour cent, 1,5 grain de maïs par épi. Choisissez votre image préférée, mais 0,25% ce ne sont que des miettes pour un enjeu déterminant pour notre avenir collectif.

Au-delà des différents enjeux soulevés ici, le Sommet extraordinaire sur la biodiversité sera une occasion de briser les silos et de réunir autour d’une même table l’ensemble des acteurs de la société civile. Entrepreneur ou environnementaliste, politicien ou citoyen, un élément en commun nous unit et à partir duquel il nous est possible d’amorcer une discussion et de trouver des solutions : Tous et chacun souhaitons un meilleur avenir pour le Québec.

« Au-delà des différents enjeux soulevés ici, le Sommet extraordinaire sur la biodiversité sera une occasion de briser les silos et de réunir autour d’une même table l’ensemble des acteurs de la société civile. »

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Information

Charlène Daubenfeld
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