SNAP Québec

Prioriser les aires protégées, c’est prioriser la santé

Communiqué de presse

Montréal, le 15 juillet 2020 – La Société pour la nature et les parcs (SNAP) publie aujourd’hui son rapport annuel sur les parcs. Le rapport présente des données éloquentes quant à l’importance de mettre les aires protégées au cœur de nos politiques de santé publique et ainsi établir les conditions nécessaires essentielles pour une relance économique résiliente et soutenable.

Il est temps de changer de paradigme

Depuis des décennies, environnementalistes et scientifiques interpellent les gouvernements sur la nécessité de revoir nos façons de manger, de consommer, de nous déplacer et d’occuper le territoire. La crise de la COVID-19 est venue faire la démonstration implacable des risques auxquels nous expose un modèle axé sur la croissance infinie, tout comme les limites du « développement durable ». Il y a quelques semaines, au moment où des experts du monde entier commençaient à prendre la parole pour démontrer les liens entre la pandémie de la COVID-19 et notre relation à la Nature, le gouvernement du Québec déposait le projet de loi 61. Ce projet de loi proposait une relance sur le dos de la Nature et son adoption aurait marqué un grave recul pour le Québec.

La SNAP Québec exhorte donc le gouvernement du Québec à changer de cap et à placer la Nature au cœur de ses politiques post-COVID, tel que le recommande par ailleurs l’ONU[1], l’OMS[2] et des scientifiques[3] de partout à travers la planète.

Seulement 5 % du Sud du Québec est protégé

En plus des bienfaits directs sur la protection de la biodiversité, les aires protégées ont le potentiel de créer de nombreux emplois et de diversifier l’économie des régions du Québec, de générer des économies de plusieurs milliards de dollars en dépenses de santé et représentent 30 % des efforts de mitigation nécessaires pour limiter le réchauffement climatique. 

« Alors que les efforts de conservation vont bon train dans le Nord du Québec, les régions au sud du 49e parallèle ont été largement délaissées dans les efforts pour atteindre la cible internationale de 17 % d’aires protégées d’ici la fin de l’année. Actuellement, seulement 5 % du territoire au sud du 49e parallèle est protégé, c’est alarmant », constate Alice de Swarte, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.

Pourtant, le Québec pourrait facilement doubler le nombre d’aires protégées et atteindre 21 % de protection dès la fin de l’année s’il concrétisait toutes les propositions déposées par les acteurs régionaux et les groupes citoyens depuis bientôt 10 ans. On peut notamment citer les 7 territoires d’intérêt au Bas-Saint-Laurent, en attente de protection depuis 2013 et ce malgré la mobilisation de nombreux acteurs régionaux.

« La protection des milieux naturels à proximité des centres urbains est maintenant un axe d’intervention prioritaire pour assurer la santé des populations humaines », indique Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec. « En ce sens, nous invitons le gouvernement du Québec à offrir un nouveau poumon pour l’Est de Montréal en travaillant rapidement à la restauration et à la mise en valeur de l’île Sainte-Thérèse, située dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Varennes. Ce projet a le potentiel d’offrir un espace de connexion Nature deux fois plus grand que le Mont-Royal aux citoyens de l’Est de l’île de Montréal », ajoute M. Branchaud.

Bien que situés sur le territoire du Plan Nord, plusieurs projets structurants pour la région de la Côte-Nord, comme le projet de protection de la rivière Magpie ou la création du parc national du Lac-Walker, semblent également sur le banc de touche.

Les Québécois sont prêts pour le changement. Qu’attend le gouvernement ?

Selon un sondage réalisé au début du mois de juin, alors que le Québec commençait à peine son déconfinement, 86 % des Québécois souhaitent que le gouvernement investisse pour atteindre les cibles de 25 % d’aires protégées d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030.[4]

Alors que le gouvernement du Québec doit mettre les bouchées doubles pour atteindre la cible de 17% d’ici la fin de l’année, la SNAP Québec l’enjoint également à rejoindre le peloton de la « Coalition de haute ambition pour la Nature » et à adopter sans plus attendre la cible de protection de 25 % des milieux terrestres et marins d’ici 2025 et 30 % d’ici 2030.

[1] https://news.un.org/en/story/2020/05/1064752
[2]https://www.who.int/news-room/feature-stories/detail/who-manifesto-for-a-healthy-recovery-from-covid-19
[3] https://www.researchgate.net/publication/341823093_COVID-19_and_protected_and_conserved_areas
[4] https://www.borealconservation.org/stories-1/poll-ibcc-ili-2020

« Alors que les efforts de conservation vont bon train dans le Nord du Québec, les régions au sud du 49e parallèle ont été largement délaissées dans les efforts pour atteindre la cible internationale de 17 % d’aires protégées d’ici la fin de l’année. Actuellement, seulement 5 % du territoire au sud du 49e parallèle est protégé, c’est alarmant. »

Alice de Swarte, coordonnatrice en conservation et analyse politique à la SNAP Québec.

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Lien vers le Rapport sur les parcs de la SNAP

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