Communiqué de presse
Montréal, le 1er mai 2017 – Au terme de sa réunion printanière 2017, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a annoncé aujourd’hui que le caribou − population migratrice de l’Est − est une espèce en voie de disparition.
Au Québec, la population migratrice de l’Est est composée des hardes de la rivière George et de la rivière aux Feuilles qui ont respectivement subi des déclins récents de 99% et 54%. La population migratrice de l’Est est également présente au Manitoba, en Ontario et au Labrador (Terre-Neuve-et-Labrador).
Notre compréhension des causes initiales du déclin des populations de caribous du Nord québécois n’est pas parfaite, mais pour Marco Festa-Bianchet, professeur titulaire au Département de biologie de l’Université Sherbrooke et conseiller scientifique spécial à la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), l’impact des changements climatiques sur l’habitat, les techniques modernes de chasse suite à un déclin majeur de la taille d’une population et les grands projets de développement industriel représentent les principales menaces à la persistance des grandes hardes de caribous.
Les populations de caribous sont au cœur du projet phare du gouvernement du Québec qu’est le Plan Nord. Le gouvernement a promis qu’il mettrait à l’abri de tout développement industriel 50% du territoire situé au nord du 49e parallèle. « Il est impératif de lancer des exercices de planification écologique afin d’identifier prioritairement les 50 % du territoire qui seront mis à l’abri des activités industrielles. Nous faisons actuellement l’inverse en identifiant d’abord les sites d’intérêt industriel, ce qui devrait ensuite nous permettre d’identifier les zones restantes pour la conservation. C’est un non-sens ! », a déclaré Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.
Un appel à la cohérence
L’Institut national des mines du Québec proposait récemment la construction de la Route inuite pour relier Kuujuuaq au sud du Québec. « Pour défendre le tracé de cette route qui traverserait l’un des derniers milieux intacts de la planète, on se cache derrière des arguments sociaux visant à améliorer l’employabilité des communautés du Nord alors que ce même projet fragmente l’habitat d’une espèce indissociable du mode de vie de plusieurs d’entre elles », a dénoncé Isabelle Bérubé, responsable du dossier du Plan Nord à la SNAP Québec.
La protection du patrimoine culturel et naturel du Nord québécois est une étape préalable à la réalisation du Plan Nord, un projet présenté sur toutes les tribunes internationales comme un modèle de développement durable. La SNAP Québec demande de nouveau au gouvernement du Québec d’organiser un Sommet extraordinaire sur la biodiversité. « La vision de nos grands projets de société doit évoluer et tenir compte de la protection des espèces en péril », de conclure Alain Branchaud. Un sommet permettrait d’engager l’ensemble des forces vives à la recherche de solutions.
Communiqué du COSEPAC: http://www.newswire.ca/fr/news-releases/plus-de-60-especes-sauvages-en-peril-dans-un-nord-canadien-en-constante-evolution-620916163.html
Communiqué de l’Institut national des mines: http://www.newswire.ca/fr/news-releases/linstitut-national-des-mines-propose-la-route-inuite-pour-augmenter-laccessibilite-a-la-formation-miniere-620393323.html
« Pour défendre le tracé de cette route qui traverserait l’un des derniers milieux intacts de la planète, on se cache derrière des arguments sociaux visant à améliorer l’employabilité des communautés du Nord alors que ce même projet fragmente l’habitat d’une espèce indissociable du mode de vie de plusieurs d’entre elles »
Isabelle Bérubé, responsable du dossier du Plan Nord à la SNAP Québec.
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