Communiqué de presse
Montréal, le mercredi 22 juin 2016 – La Société pour la nature et les parcs du Canada – Section Québec (SNAP Québec) salue la décision du gouvernement canadien de prendre un décret d’urgence pour protéger ce qu’il reste d’habitat de la rainette faux-grillon à La Prairie au Québec.
Cette décision marque une avancée importante pour la protection des espèces en péril au Canada puisqu’il s’agit du premier décret à cibler un habitat en terres privées. « Le message qu’envoie cette décision historique est à l’effet que la Loi sur les espèces en péril peut être utilisée lorsqu’une province n’assume pas adéquatement son rôle de fiduciaire de la biodiversité » d’indiquer Alain Branchaud, directeur général du chapitre québécois de la Société pour la nature et les parcs du Canada. « Bien que l’esprit de la loi fédérale est d’abord et avant tout d’agir en complémentarité avec les lois provinciales, elle offre un filet de sécurité pour nos espèces en péril en situation de graves lacunes dans le contenu ou dans l’application des lois en vigueur », d’ajouter Alain Branchaud.
La bataille pour la survie et le rétablissement de la rainette faux-grillon au Canada et en Montérégie en particulier n’est pas pour autant gagnée. Nous invitons la ministre de l’Environnement et du Changement climatique à poursuivre l’évaluation des mesures de protection mises en place pour protéger l’habitat essentiel désigné en décembre 2015 et à publier rapidement dans le registre public des espèces en péril les rapports exigés par la Loi.
Une réflexion importante doit s’amorcer au Québec afin de moderniser les mesures de protection des espèces menacées ou vulnérables. En premier lieu, le gouvernement du Québec doit revoir son Règlement sur les habitats fauniques pour accroitre à l’extérieur des terres du domaine de l’État le potentiel de protection de l’habitat d’une espèce menacée ou vulnérable. Cette nécessaire réflexion doit également s’étendre au milieu municipal. Plusieurs municipalités du Québec intègrent déjà la protection de la biodiversité dans leur planification de développement. Celles qui réussissent le mieux sont à l’écoute des préoccupations de leurs citoyens et travaillent en partenariat avec les groupes environnementaux et les scientifiques pour identifier en amont des projets domiciliaires les milieux naturels à conserver et à mettre en valeur.
« Bien que l’esprit de la loi fédérale est d’abord et avant tout d’agir en complémentarité avec les lois provinciales, elle offre un filet de sécurité pour nos espèces en péril en situation de graves lacunes dans le contenu ou dans l’application des lois en vigueur »
Alain Branchaud, biologiste et directeur général à la SNAP Québec.
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