SNAP Québec

La conservation… une goutte d’eau dans les océans de l’Amérique du Nord

Communiqué de presse

Ottawa et Seattle, mercredi 1er juin 2016 – Dans un rapport publié aujourd’hui, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) et le Marine Conservation Institute (MCI) révèlent que le Canada, le Mexique et les États-Unis ont encore beaucoup de chemin à faire – individuellement et collectivement – pour atteindre leurs objectifs nationaux et internationaux de protéger au moins 10 % de leur patrimoine océanique.

« Malgré l’efficacité bien connue des aires marines protégées (AMP) pour protéger les écosystèmes océaniques à long terme et notre engagement international de protéger au moins 10 % de notre patrimoine océanique d’ici 2020, l’ensemble de l’Amérique du Nord protège à peine 1 % de ses océans, dont seulement 0,04 % à l’intérieur d’aires protégées intégrales », nous apprend Sabine Jessen, directrice nationale du Programme des océans de la SNAP.

Dans le cadre de leur évaluation, la SNAP et le MCI ont examiné des données publiques relatives aux AMP existantes fournies par les gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis. Chaque site a été évalué en fonction de critères internationaux portant sur la désignation juridique, le caractère permanent de la protection, la présence d’une structure administrative et l’existence d’un plan directeur. Les sites ayant répondu aux quatre critères ont été considérés comme « établis », alors que les sites sans structure administrative ou plan directeur, comme « partiellement établis ». Ces derniers n’ont donc pas été pris en considération dans l’analyse.

« Pour protéger l’incroyable variété d’écosystèmes de nos océans et la diversité des espèces marines qui y habitent, nous devrons en faire davantage. Les océans fournissent des services écosystémiques uniques que l’on estime à 24 trillions de dollars à l’échelle mondiale. En fait, protéger les océans c’est protéger l’avenir de l’humanité », fait valoir M. Lance Morgan, Ph. D, président du Marine Conservation Institute.

« C’est inquiétant de constater que des 23 écorégions marines de l’Amérique du Nord continentale, à peine 18 comptent des aires marines protégées et que, de ce nombre, neuf seulement affichent plus de 1 % de superficie protégée. Les trois pays doivent accroître les mesures de protection et en améliorer la qualité afin de protéger efficacement la biodiversité des océans », avertit Sabine Jessen.

Le rapport souligne la nécessité d’une action urgente tout en proposant diverses recommandations, notamment : désigner tous les sites actuellement à l’état de projet et relever les AMP partiellement établies; mettre en œuvre de solides mesures de protection provisoires; adopter la planification stratégique de réseaux d’AMP; et assurer la protection permanente d’au moins 30 % de chaque écorégion.

« Nous avons la possibilité de poser les bons gestes. Toutefois, pour ce faire, il nous faut du financement adéquat et permanent pour l’établissement d’AMP, des mesures législatives modernes pour surmonter les complexités liées aux champs de compétence et une collaboration plurinationale pour favoriser la création d’AMP transfrontalières », ajoute Sabine Jessen.

Au Québec

Au Québec, seul le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent est considéré comme une aire marine protégée permanente établie selon les critères d’évaluation stricts retenus. Dans le cas de la réserve aquatique de Manicouagan, la protection n’est toutefois pas permanente, c’est pourquoi elle a été exclue des calculs dans le rapport. Elle est cependant protégée et ajoute donc 712 km2 au bilan du Québec.

Quatre autres sites majeurs sont actuellement à l’étude, mais ne bénéficient toujours pas de mesures de protection : Tawich (Baie-James), le Banc des Américains (Gaspésie), l’estuaire du Saint-Laurent, et le projet des Îles de la madeleine. Ce dernier, à lui seul, permettrait au Québec d’atteindre la cible intérimaire du 10% que le Québec s’est fixée pour 2020.

Suite au projet d’arrêté ministériel du gouvernement fédéral visant la protection de l’habitat essentiel du béluga, ainsi qu’à l’aube du premier anniversaire de la stratégie maritime lancée par le gouvernement provincial, nous invitons les deux paliers de gouvernement à faire un pas de plus pour l’espèce et son habitat par la mise en place d’une grande aire protégée dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Autres faits saillants du rapport :

« C’est inquiétant de constater que des 23 écorégions marines de l’Amérique du Nord continentale, à peine 18 comptent des aires marines protégées et que, de ce nombre, neuf seulement affichent plus de 1 % de superficie protégée. Les trois pays doivent accroître les mesures de protection et en améliorer la qualité afin de protéger efficacement la biodiversité des océans »

Sabine Jessen, directrice nationale du Programme des océans de la SNAP.

– 30 –

Information

Sabine Jessen
Directrice, Programme des océans, SNAP
sabine@cpawsbc.org
+1-604-657-2813

Karen Turner
Directrice, Communications et Développement, SNAP
kturner@cpaws.org,
+1-613-569-7226, p. 232

Lance Morgan, Ph. D
Président, Marine Conservation Institute
Lance.Morgan@marine-conservation.org

Consulter le rapport intégral