Journée mondiale des océans : Notre Saint-Laurent, un joyau à célébrer et à protéger

Montréal, le 8 juin 2020 – À l’occasion de la Journée mondiale des océans, la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) célèbre la valeur inestimable du Saint-Laurent pour le Québec et souligne les progrès faits pour sa protection au cours de la dernière année.

Elle encourage par ailleurs le gouvernement du Québec à s’engager dès maintenant pour le protéger à hauteur de 30 % pour 2030, tel que recommandé par la communauté internationale et scientifique.

Le Saint-Laurent, symbole de notre identité et de notre biodiversité

Le Québec a la chance d’avoir sur son territoire un des fleuves les plus majestueux au monde. Le Saint-Laurent abrite une vie riche et diversifiée, allant du plancton minuscule aux gigantesques baleines, en passant par les fragiles coraux d’eau froide et aux nombreux poissons et crustacés que l’on peut retrouver dans nos assiettes. De nombreuses menaces pèsent sur cet écosystème fragile, dont les changements climatiques, la pollution et les impacts du trafic maritime tels que le bruit, l’érosion et les risques de collisions. Plusieurs espèces du Saint-Laurent sont d’ailleurs sur la liste des espèces en péril, incluant l’emblématique béluga, la très menacée baleine noire et le chevalier cuivré, une espèce endémique au sud du Québec.

Le Saint-Laurent est également au cœur du tissu socio-économique du Québec. Il attire une multitude de touristes avec ses paysages époustouflants et ses attraits récréotouristiques, créant ainsi de nombreux emplois tout au long de ses berges. Il soutient aussi l’économie de nombreuses communautés côtières et insulaires à travers la pêche et l’aquaculture. « Le nouveau contexte actuel provoqué par la pandémie met en lumière l’importance de notre autonomie alimentaire. Gérer durablement le garde-manger que peut représenter le Saint-Laurent devrait dorénavant être une priorité pour le Québec », souligne Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.

De bonnes nouvelles pour la protection du Saint-Laurent

En mars 2019, le Canada et le Québec annonçaient la création du Banc-des-Américains, la première aire marine protégée (AMP) dans le golfe du Saint-Laurent, au large de la Gaspésie.

À l’hiver 2020, la révocation du permis d’exploration pétrolière de Headwater Exploration (anciennement Corridor Resources) par le gouvernement de Terre-Neuve a sonné le glas des activités d’explorations pétrolières dans le golfe. « Une menace de moins pour notre précieux Saint-Laurent qui en subit déjà beaucoup », se réjouit Sylvain Archambault, porte-parole de la Coalition Saint-Laurent et biologiste à la SNAP Québec. Et plus récemment, la mise en place de tables de réflexion pour la création d’un parc marin aux Îles de la Madeleine est un pas de plus vers la protection de ce milieu unique dans le respect des intérêts de Madelinots.

L’atteinte des cibles de conservation à portée de main

Malgré qu’il n’y ait actuellement que 1,9 % d’aires marines protégées au Québec, les annonces gouvernementales pour les projets d’AMP de l’estuaire et du golfe nous mèneraient à environ 9,4 %, donc tout près de la cible de 10 % que le gouvernement du Québec s’était engagé à protéger d’ici la fin de 2020. « Malgré ces bonnes nouvelles, les scientifiques et la communauté internationale soutiennent que c’est au moins 30 % de nos océans et zones côtières qui devraient être protégés à moyen terme », rappelle Véronique Bussières, biologiste et responsable de la conservation bioculturelle à la SNAP Québec. « Nous encourageons donc le gouvernement du Québec à emboîter le pas et s’engager à protéger 30 % du Saint-Laurent pour 2030 », conclut-elle.

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