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Dossier Old Harry : Un autre sursis

26 janvier, 2016
Dossier Old Harry : Un autre sursis

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Communiqué de presse

Montréal, 19 janvier 2016 – Contre toute attente, l’Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador des hydrocarbures extracôtiers (l’Office), avec l’approbation des ministres des Ressources naturelles fédéral, James Carr, et terre neuvien, Siobhan Coady, a reconduit pour une année supplémentaire la licence d’exploration EL1105 de Corridor Resources sur le site Old Harry qui arrivait à échéance le 15 janvier 2016.

Cette faveur a été accordée sans même exiger le dépôt d’un million de dollars requis selon les termes de la licence. C’est la troisième fois en quatre ans que Corridor obtient un tel passe-droit, une situation que dénonce vigoureusement la Coalition Saint-Laurent.

L’Office justifie cette prolongation de la licence d’exploration en disant qu’elle est nécessaire pour permettre la tenue des consultations auprès du public ainsi qu’auprès des Premières Nations. Pourtant, de telles consultations ont été exigées dès août 2011 par l’ancien ministre de l’Environnement M. Peter Kent. De plus, une consultation a effectivement été planifiée en septembre 2011. Cette consultation interprovinciale devait être menée par le Commissaire Bernard Richard, mais a été annulée sans aucune justification par l’Office en février 2012, quelques jours avant son début. 

« Les consultations requises n’ont toujours pas été réalisées. Et maintenant, on ose affirmer que cette prolongation est nécessaire pour permettre la tenue de consultations qu’on repousse depuis quatre ans. C’est clairement manquer de respect pour les citoyens, scientifiques, pêcheurs, autochtones, qui, depuis de nombreuses années craignent ces forages et en dénoncent les dangers » d’affirmer Sylvain Archambault, biologiste à la SNAP Québec et porteparole de la Coalition Saint-Laurent. 

Du côté des Îles-de-la-Madeleine, on se désole également de la nouvelle. « Le projet de forage de la firme Corridor Resources, situé à peine à 80 km de l’archipel, suscite de grandes inquiétudes chez plusieurs citoyens et organisations des Îles. Au cours des dernières années, les Madelinots ont manifesté régulièrement leur opposition au projet et leurs craintes par rapport aux impacts d’une éventuelle ouverture du golfe du Saint-Laurent à l’industrie pétrolière », de souligner Danielle Giroux, présidente d’Attention FragÎles. 

« Corridor Resources est une compagnie junior sans aucune expérience de forages en mer et dont les moyens financiers sont très limités. Même si la firme peine à remplir ses obligations et navigue de sursis en sursis depuis 2008, Corridor conserve toutefois deux permis du côté québécois de Old Harry, permis qui sont présentement sous moratoire. Pourquoi Québec prendrait-il d’énormes risques en levant son moratoire et en s’associant à une compagnie junior sans expérience et qui peine à conserver sa licence à Terre-Neuve ? » s’interroge pour sa part Christian Simard de Nature Québec.

« Le golfe du Saint-Laurent est d’une grande richesse biologique et son potentiel de pêche et de tourisme durables devrait être valorisé », d’affirmer Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki. « Voilà des années que plusieurs groupes, citoyens, scientifiques, demandent au ministre fédéral des ressources naturelles de travailler de manière concertée avec les cinq provinces qui bordent le golfe pour une véritable gestion intégrée du golfe. Le nouveau gouvernement fédéral s’est d’ailleurs récemment engagé à mieux protéger les milieux marins, dont le golfe du Saint-Laurent. Le gouvernement fédéral devrait donc convier les provinces à travailler vers une meilleure protection du golfe, plutôt que d’octroyer un passe-droit à Corridor Resources », de conclure M. Toussaint.

« Les consultations requises n’ont toujours pas été réalisées. Et maintenant, on ose affirmer que cette prolongation est nécessaire pour permettre la tenue de consultations qu’on repousse depuis quatre ans. C’est clairement manquer de respect pour les citoyens, scientifiques, pêcheurs, autochtones, qui, depuis de nombreuses années craignent ces forages et en dénoncent les dangers. »

Sylvain Archambault, biologiste à la SNAP Québec et porte-parole de la Coalition Saint-Laurent. 

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Information

La Coalition Saint-Laurent regroupe des Premières Nations et des non-autochtones, provenant de 85 organismes et associations et plus de 5 000 individus issus de secteurs économiques variés et des cinq provinces côtières du golfe. Les membres de la Coalition demandent que soit décrété un moratoire sur l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures dans l’ensemble du golfe du Saint-Laurent.

La Coalition Saint-Laurent est chapeautée par un comité d’orientation formé d’Attention FragÎles, de la Fondation David Suzuki, de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) et de Nature Québec.

Téléchargez le rapport de la Coalition Saint-Laurent sur l’exploration pétrolière dans le golfe « Golfe 101 »
http://www.coalitionsaintlaurent.ca/wp-content/uploads/2014/06/DSF_Golfe_101_Francais_June_4_2014.pdf

Source :
Sylvain Archambault
Biologiste, SNAP Québec
Porte-parole de la Coalition Saint-Laurent
s.arch@me.com
t : 514 903-3524
c : 581 995-4350

Jean-Patrick Toussaint
Chef des projets scientifiques, Fondation DavidSuzuki
Porte-parole de la Coalition Saint-Laurent
jptoussaint@davidsuzuki.org
t : 514-871-4932 ext 1454
c : 438-884-4720

Danielle Giroux
Présidente, Attention FragÎles
Porte-parole de la Coalition Saint-Laurent
dagiroux@me.com
t : 819-791-320
c : 819-943-4042

Christian Simard
Directeur général, Nature Québec
christian.simard@naturequebec.org
t : 418-648-2104 poste 2071
c : 418-928-1150