Communiqué de presse
Montréal, le 7 juin 2018 – Deux rapports scientifiques de la coalition Sauvons L’Anse-à-l’Orme publiés aujourd’hui démontrent que le secteur nord de la Ville de Sainte-Anne-de-Bellevue abrite plusieurs espèces animales et végétales se classant dans l’une ou l’autre des catégories à statut précaire au sens de la Loi fédérale sur les espèces en péril. Le secteur nord doit donc être intégré au Corridor de L’Anse-à-L’Orme et préservé dans son intégralité.
L’étude Évaluation écologique du Secteur Nord de Sainte-Anne-de-Bellevue, élaborée par les chercheurs Marie-Eve Roy et Jérôme Dupras de l’Institut des sciences de la forêt tempérée de l’Université du Québec en Outaouais, Patrick Gravel de la Coopérative de solidarité des Forêts et des Gens, Xavier Francoeur, biogéographe et étudiant au doctorat à l’Université du Québec à Montréal et Maria Dumitru, professionnelle de recherche à l’Université McGill, souligne que le développement résidentiel de ce secteur riche en biodiversité et notamment en espèces rares entraînerait une perte d’habitat terrestre directe et une diminution de la taille des habitats résiduels. Il augmenterait aussi la possibilité de dégradation de l’habitat et de perte de connectivité des habitats à différentes échelles.
Les auteurs de cette étude recommandent « d’éviter le développement de cette zone en raison des risques de dommages graves ou irréversibles » et précisent que « la conservation des derniers milieux non développés à Montréal serait une mesure pour prévenir la dégradation de l’environnement et de protéger les espèces à statut. »
Cette recommandation est renforcée par les résultats de l’étude Analyse préliminaire de la connectivité écologique et des îlots de chaleur pour la municipalité de Sainte-Anne-de-Bellevue, élaborée par Jérôme Dupras, Maria Dumitru et Andrew Gonzalez, professeur au Département de biologie à l’Université McGill, qui souligne l’impact de la fragmentation des habitats et de l’augmentation des îlots de chaleur –deux conséquences directes du développement– sur la faune et la flore présentes sur le territoire.
Les chercheurs ont identifié de nombreuses espèces menacées et vulnérables dans le secteur nord, dont l’un des animaux emblématiques de la zone visée par le développement résidentiel dans le Secteur Nord, soit le goglu des prés (Dolichonyx orzivorus) qui a été inscrit comme espèce menacée par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada en 2010. Aussi identifiés sont l’hirondelle rustique, l’hirondelle de rivage, la couleuvre brune, la couleuvre tachetée, le caryer ovale, l’érable noir et autres.
Sauvons L’Anse-à-l’Orme publie également aujourd’hui les résultats de l’analyse d’échantillons d’ADN prélevés dans la Rivière à l’Orme à Pierrefonds-Ouest. Ces résultats montrent encore une fois la grande richesse de la biodiversité du Corridor.
La Ville de Sainte-Anne-de-Bellevue a récemment modifié son schéma d’aménagement pour réduire la zone de développement au Secteur Nord, une initiative grandement appréciée et applaudie. Cependant, la ville est fortement encouragée à en faire plus.
Citations
« Ces études démontrent ce que nous disons depuis toujours : Le Corridor de L’Anse-à-l’Orme est une unité naturelle avec une biodiversité unique qui inclut tout le Secteur Nord de Sainte-Anne-de-Bellevue. Il doit donc être protégé dans son intégralité. »
Sue Stacho, une citoyenne de Pierrefonds et cofondatrice du groupe Sauvons l’Anse-à-l’Orme
« Pour la Coalition verte, la création d’un parc national à L’Anse-à-l’Orme et ses environs est une vision qui existe depuis les années 1980 et tous les milieux naturels du secteur nord à Sainte-de-Bellevue sont inclus. »
David Fletcher, vice-président et porte-parole de la Coalition verte
« La nature ne reconnaît pas les limites municipales. Elle a sa propre intégrité et les niches écologiques ont leurs propres limites, que nous ignorons à nos risques et périls. Le Corridor de L’Anse-à-l’Orme est une unité écologique fonctionnelle qui devrait être respectée et préservée pour les générations futures. »
Thomas Bradley, Président de l’Association générale des étudiantes et des étudiants du CÉGEP Gérald-Godin.
« La protection de l’ensemble du secteur nord représenterait un pas de plus vers l’atteinte de l’objectif de protection de 10 % d’aires terrestres inscrit dans le Schéma d’aménagement. Cela serait également l’occasion de consolider le territoire dans l’optique de doter la région métropolitaine d’un parc national urbain. »
Coralie Deny, directrice générale du Conseil régional de l’environnement de Montréal
« La perte d’habitat et la perte de connectivité sont les principales causes du déclin de la biodiversité en ville. Le Secteur Nord de Sainte-Anne-de-Bellevue faisant partie du corridor de l’Anse-à-l’Orme est un élément clé de la Ceinture verte du Grand Montréal sur l’île. Sa préservation totale est essentielle pour le maintien de la biodiversité dans ce secteur de l’île. »
Sylvain Perron, coordonnateur pour le Mouvement Ceinture Verte
« L’atteinte des cibles d’Aichi de protéger 17% du territoire terrestre pour préserver la biodiversité passe aussi par le sud du Québec, un endroit où la faune et la flore sont les plus diversifiées de la province. Le secteur ouest de l’île, notamment le secteur nord de Sainte-Anne-de-Bellevue et le secteur ouest de Pierrefonds sont des endroits-clés pour la biodiversité sur l’île et ceux-ci doivent être protégés. »
Karel Mayrand, directeur général pour le Québec et l’Atlantique, Fondation David Suzuki
« L’abattage d’arbres et l’asphaltage d’espaces verts ne sont pas nécessaires. Les initiatives LandeMTL.com et Entremise.ca démontrent que nous avons un surplus d’espace en ville. Voilà des lieux à développer pour construire une ville sobre en carbone où il fait bon vivre. »
Matthew Chapman, président de la Coalition Climat Montréal
« Il est important de protéger un secteur riche d’écosystèmes variés et offrant des habitats d’accueil pour assurer la survie et le rétablissement de plusieurs espèces en péril. »
Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec)
« Il est extrêmement important que l’ensemble du secteur nord de Sainte-Anne-de-Bellevue soit préservé –comme le prouvent ces études– pour la protection de la biodiversité sur l’île de Montréal et au Québec en général. »
Isabelle Bisson, Co-présidente du Sierra Club Québec
« Les Amis du Parc Meadowbrook appuient Sauvons L’Anse-à-l’Orme et la création de deux grands parcs urbains nationaux sur l’Ile de Montréal ainsi que celle de la Trame verte et bleue, dont ferait partie Meadowbrook. »
Louise Legault, présidente du Comité directeur de Les Amis du Parc Meadowbrook
« Il est important de protéger un secteur riche d’écosystèmes variés et offrant des habitats d’accueil pour assurer la survie et le rétablissement de plusieurs espèces en péril. »
Alain Branchaud, biologiste et directeur général de la SNAP Québec.
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Information
Sue Stacho
Présidente, Sauvons L’Anse-à-l’Orme
514-318-0951
suestacho@videotron.ca
Diego Creimer
communications, Fondation David Suzuki
514-999-6743
dcreimer@davidsuzuki.org