SNAP Québec

Coup de balai nécessaire au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs

Communiqué de presse conjoint

Montréal, le 26 novembre 2020 – Alors que de nombreux intervenants mettent les bouchées doubles pour que le Québec atteigne la cible de 17% d’aires protégées d’ici la fin de l’année, une coalition de groupes environnementaux et citoyens dénonce l’obstruction exercée par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et demande au Premier ministre du Québec de prendre les mesures nécessaires pour corriger la situation.

Dans l’état actuel des choses, c’est un « ministère de l’Industrie Forestière » qui se présente à la table de travail sur les aires protégées et ses représentants négocient avant tout pour l’industrie et contre l’environnement.

Des projets d’aires protégées bloqués dans toute la forêt publique

Des dizaines de territoires identifiés par les acteurs régionaux pour leurs valeurs écologiques et bioculturelles font présentement l’objet de négociations interministérielles en vue de compléter le réseau d’aires protégées, notamment dans le Sud du Québec.

Or, de nombreux projets d’aires protégées en milieu forestier portés par des citoyens sont systématiquement bloqués par le MFFP. Dans certains cas, ces zones subissent présentement des coupes forestières. En effet, des coupes sont actuellement en cours dans le secteur du lac Kénogami, à moins d’une vingtaine de kilomètres de la ville de Saguenay. Ce secteur, ainsi que la rivière Péribonka dans la même région, et le Mont Kaaikop et la forêt Ouareau dans les régions des Laurentides et de Lanaudière, possèdent tous un fort potentiel récréotouristique et font face aux mêmes blocages de la part du MFFP.

Une volonté claire de nuire aux efforts de conservation

Les hauts fonctionnaires du MFFP rejettent purement et simplement tout le travail accompli dans les dernières années par les citoyens, les élus régionaux, le ministère de l’Environnement et les Nations autochtones pour désigner de nouvelles aires protégées en forêt aménagée. Le MFFP contrevient ainsi à sa propre Stratégie d’Aménagement Durable des Forêts, qui l’engage à « collaborer au développement du réseau québécois des aires protégées ».

Déjà en 2018, un document interne du MFFP dévoilait une stratégie visant à freiner la création d’aires protégées dans 11 régions administratives, et à reléguer la quasi-totalité des nouvelles aires protégées dans les seules régions de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec.

Des inquiétudes face à la qualité d’aires protégées à venir

Les groupes s’inquiètent du fait que si ces projets d’aires protégées ne se concrétisent pas, le Québec ratera la cible internationale de 17%, qui découle de la Convention sur la Diversité Biologique des Nations Unies. Cette cible prévoit un réseau d’aires protégées « représentatif »; les signataires s’attendent donc à ce que le gouvernement annonce plusieurs aires protégées dans nos forêts publiques aménagées, dans toutes les régions forestières, et pas uniquement au nord de la province.

La création d’aires protégées dans ces régions est par ailleurs une nécessité pour le rétablissement du caribou forestier et montagnard, deux écotypes protégés par la Loi sur les espèces en péril et la Loi sur les espèces menacées et vulnérables.

En refusant de protéger la forêt boréale québécoise, forêt qui à l’échelle mondiale constitue un des plus importants puits de carbone, le MFFP porte gravement atteinte à la réputation mondiale du Québec en
tant que chef de file en développement durable. Le refus persistant du ministère de s’aligner avec la
science climatique, et avec les démarches concertées du ministère de l’Environnement et de la Lutte
contre les changements climatiques, des groupes citoyens et de plusieurs communautés autochtones,
est révélateur de son incapacité à remplir son mandat de gérer les forêts publiques au bénéfice de la
population québécoise.

« Dans l’état actuel des choses, c’est un « ministère de l’Industrie Forestière » qui se présente à la table de travail sur les aires protégées »

 

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Liste des signataires :

Information:

Pier-Olivier Boudreault, SNAP Québec 514-278-7627 #225

Henri Jacob, Action Boréale 819-738-5261

Marie-Christine Fiset, Greenpeace 514-972-6316

Alice-Anne Simard, Nature Québec 418-803-4992, alice-anne.simard@naturequebec.org

Diego Creimer, Fondation David Suzuki, 514-999-6743, dcreimer@davidsuzuki.org

Claude Samson, Coalition pour la préservation du mont Kaaikop 514-347-8617, Samson.claude@sympatico.ca

Marc Grenon, Association pour la protection du lac Kénogami 418-592-7045, marcgrenon70@gmail.com